SELFIES ET CHIRURGIE ESTHÉTIQUE

À l’ère des réseaux sociaux, d’Instagram à Facebook, on exhibe fièrement son selfie quotidiennement ! Cependant, s’il est sympa de se tirer soi même le portrait dès qu’on en a envie, l’image renvoyée n’est pas toujours flatteuse car légèrement déformée et ce en particulier au niveau du nez.

Un groupe de recherche dirigé par la Rutgers New Jersey Medical School a montré à quel point le nez semble bien plus grand dans les selfies que sur les photos prises de plus loin. L’étude a été conçue dans le but de comprendre pourquoi le nombre de patients demandant une chirurgie esthétique pour améliorer leurs photos ne cesse de s’accroître. En fait, selon les données fournies par l’Académie américaine des chirurgiens plasticiens et reconstructeurs du visage, composée de plus de 2500 professionnels dans le monde, 55% des chirurgiens ont reçu une ou plusieurs demandes d’interventions ou de traitements esthétiques dans ce but.

Le phénomène des selfies est donc bien établi. En moyenne, la distance du selfie est d’environ 30 centimètres. Les chercheurs ont analysé comment ces photos en gros plan pouvaient entraîner une hypertrophie du nez. Pour ce faire, ils ont utilisé un modèle mathématique qui mesure la taille des traits du visage à partir d’un échantillon de selfies pris à 30 centimètres, en maintenant le smartphone bien droit et parallèle au visage.

Ils ont comparé cet échantillon avec d’autres selfies pris à l’aide d’une perche à un mètre et demi, une distance standard qui permet une représentation plus proportionnée du visage. Le modèle a calculé la variation de la relation entre la largeur du nez et la distance des deux pommettes: si ce rapport augmente, la largeur du nez est plus grande. Sur la photo prise à 30 centimètres, la base du nez était plus large de 30% et la pointe de 7%, par rapport aux proportions retrouvées sur la photo prise à un mètre et demi.

Ce n’est donc pas un hasard si la rhinoplastie est l’une des interventions les plus demandées au monde ces dernières années ; la demande étant de présenter des photos de profil avec un nez plus fin et bien dessiné. Ainsi, l’avènement du selfie avec les médias sociaux représente un cocktail explosif par rapport à la demande croissante d’interventions chirurgicales pour améliorer son apparence. C’est pourquoi il revient au chirurgien plasticien d’indiquer au patient si l’intervention ou le traitement demandé peut être pratiqué ou non sans dépasser les limites de la chirurgie plastique et toujours en tenant compte du fait que le premier objectif est de protéger la santé du patient.

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